dessin : La crise du logement touche aussi les cimetières

Georges Brassens chantait :
J’ai des tombeaux en abondance
Des sépultur’s à discrétion
Dans tout cim’tièr’ d’quelque importance
J’ai ma petite concession
De l’humble tertre au mausolée
Avec toujours quelqu’un dedans
J’ai des p’tit’s boss’s plein les allées
Et je suis triste, cependant…C’est la Toussaint, et Georges peut être triste…
Un peu partout, les cimetières saturent et faute de places, on enterre le gens où l’on peut, loin de leur quartier et de leur famille, ce qui met les proches dans l’impossibilité d’honorer leurs ancêtres. Comment se rendre sur les tombes lorsque l’on est âgé et non motorisé.
On s’achemine lentement vers une société pour qui la mort devient une marchandise (une de plus), et n’est plus envisagée que sous l’angle comptable, une société qui n’accorde même plus à ses enfants un p’tit bout d’ terre pour leur dernière demeure, dans un sanctuaire inaliénable.
Une civilisation qui sacrifie le culte des morts au diktat de l’économie est une civilisation qui perd son âme et devient capable de toutes les dérives, de tous les excès.
Bientôt, si l’on n’y prend garde, à défaut d’interdire aux gens de mourir, on pourrait les incinérer de force, ou bien les enterrer « debout », comme cela est en projet dans certaines grandes villes sud-africaines… à moins qu’on ne les jette à la mer, comme au bon vieux temps de la marine à voile !