Quoi qu’il arrive, après le 9 juillet, date de la finale de la Coupe du monde, Zinédine Zidane, 34 ans, sera un jeune retraité. Élu à de multiples reprises meilleur joueur de l’année, ce champion aussi timide que génial a collectionné les titres, collectifs comme individuels. L’homme plaît, séduit, enchante. Sacré en 1999 personnalité préférée des Français, il aimante les compliments, attire la sympathie, force l’admiration. Parcours exemplaire, attachement à son pays – la France -, mais aussi à ses racines, gentillesse, simplicité, discrétion, fibre familiale prononcée, à l’heure où la majorité de ses collègues se baladent au bras de mannequins et de starlettes en tout genre : les ingrédients du cocktail Zidane ne sont guère détonants. Zidane est une institution, et pas seulement dans son pays. Partout dans le monde, chacun de ses déplacements mobilise les médias, déchaîne les foules. Une œuvre unique à la mesure d’un homme pas comme les autres.
La longue carrière de Zinédine est une fulgurante success story. En toile de fond, l’histoire d’un gamin des cités, dans les quartiers nord de Marseille, qui rêve de football et de Coupe du monde. Une histoire comme il en existe tant, mais qui tournera, elle, au triomphe planétaire. La légende d’un homme modeste, fils modèle, père attentionné, époux affectueux, footballeur de génie. Une légende des temps modernes, loin du bruit et de la fureur du nouveau siècle. Une légende exemplaire, comme il en existe trop peu.
On sent chez lui une lutte incessante entre son sens du devoir – il assume pleinement les responsabilités que lui confère son statut – et son irrépressible propension à s’effacer – il ne désire rien tant que d’être laissé en paix. Ainsi va Zidane, icône en filigrane, idole cachée, dieu du stade humble et généreux.
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