dessin : L'impuissance des Nations Unies

L’ONU porte chance à Dominique de Villepin. En 2003, son discours contre la guerre en Irak lui avait permis d’accéder à la notoriété. Deux ans plus tard, remplaçant Jacques Chirac, convalescent, le premier ministre est revenu dans la même enceinte pour s’asseoir à la table du plus grand rassemblement de chefs d’Etat et de gouvernement de l’histoire.
«Comment ne pas vouloir bâtir ensemble un monde qui aurait enfin un coeur et des mains à la mesure des attentes des hommes ?» s’est-il interrogé hier, devant les 160 chefs d’Etat.
On peut se poser la question… et ne pas y répondre !
Le «machin», comme De Gaulle appelait l’ONU, ne fonctionne plus. Pour son soixantième anniversaire qui devait donner lieu à un sommet grandiose, Kofi Annan voulait profiter de l’occasion pour faire accepter une vraie réforme de l’organisation, afin de mieux l’adapter aux exigences de l’heure sur la lutte contre la pauvreté, sur la non-prolifération, la lutte contre le terrorisme.
Même si Bush s’est fait, en façade et à la surprise générale, l’avocat des pays pauvres… en introduisant au dernier moment plus de 700 amendements américains, les Etats-Unis ne sont pas les seuls fautifs.
Les petits calculs, les petits égoïsmes et la petite politique, conformes au climat de la période, reflètent cette impuissance.
2,5 milliards de personnes vivent encore avec moins de 2 dollars par jour, 10 millions d’enfants continuent de mourir chaque année de maladies pouvant être évitées, 115 millions d’enfants sont toujours non scolarisés, plus d’un milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 2,6 milliards de personnes n’ont pas accès à des installations sanitaires.